Au poste frontière
Petit rappel de notre arrivée au poste frontière Kazakhstan / Russie : Direction la douane fin de journée du 7 septembre. Première tentative pour passer en signalant que nos visa russes ne démarre que le 8 septembre. Pas de problème, nous dit un gentil douanier. Et nous passons le premier poste. Mais au second poste ils nous font faire demi-tour, Il n’est que 18h00 et nous ne pourrons la franchir que dans 6h00 … Qu’à cela ne tienne !! Nous dînons (de bonne heure) et nous nous couchons. Réveil prévu vers 23h00 pour être au poste frontière dès le 8 aux aurores.
Jeudi 8 septembre
On y est !! Passage du poste de douane Kazakh sans aucun problème, nous avons tous nos papiers (cartes de migration tamponnées par la police de Chymkent et papier d’importation temporaire du véhicule.) Au poste de douane Russe nous sommes peu nombreux. L’ambiance de nuit est particulière et agréable. Tout aurait dû bien se dérouler ….
Mais à l’ambassade de Russie a Bichkek (là où nous avions été « très » bien reçus !), Monsieur le préposé aux visas s’est bien planté !
En plus d’être impoli il s’avère être incompétent ! Il a mal noté nos numéros de passeports sur nos visas et nous sommes coincés : déjà sortis du Kazakhstan et pas possible de rentrer en Russie. Nous voilà bien ! Après plusieurs heures, de nombreux coups de fils à des « supérieurs » et une vérification policière en règle nous entendons le doux bruit des deux coups de tampons sur nos visas … Soulagement garanti.
Nous sommes en Russie, il est 3h10 du matin. Un conseil à tous les voyageurs, ne pas faire confiance et toujours vérifier en totalité ses visas, et pas que les dates ! On fait le plein du Toyota, sans problème, et avec la CB .. on avait oublié que cela peut être si simple. Arrêt dans un routier pour un traditionnel Bortsch russe bienvenu.
Sur les routes M5 et M7
A Chelyabinsk, on s’occupe de Woki, changement du filtre à huile et 11 litres d’huile neuve, le tout dans un petit garage, qui nous prend 800 Roubles pour la main d’œuvre (20 euros). On a surtout eu la chance de rencontrer un jeune homme qui n’a pas compté son temps pour nous aider à trouver le bon garage avec la possibilité de rentrer nos 2m80 de hauteur. Sur la route Patrick en profite pour vérifier la pression des pneus. Notre compresseur d’air est un allié précieux.
Woki, le ventre plein et gonflé à bloc, peut reprendre la route et nous emmène jusqu’à la ville de Miass où nous retrouvons avec un immense plaisir nos amis les pompiers. Nous leur montrons les photos et la page du site Internet qui raconte notre première rencontre avec eux. Puis entre franches rigolades, quiproquo et discussion sérieuse (ils nous demandent pourquoi ils passent, aux yeux des européens, pour des rustres et des alcooliques) le temps passe vite. Et que trouve t’on chez les pompiers qui pourrait faire notre bonheur ?? De l’eau, bien sûr !!
Aujourd’hui grosse journée : passage de frontière, 567 km de route et la vidange. On passera une nuit tranquille, sans alerte au feu.
Vendredi 9 septembre
Il ne fait vraiment pas chaud au réveil, seulement 11°C. Route assez correcte dans l’ensemble. Pause dans un « Kafé » avec blinis au lait concentré sucré (dessert tradtionnel) et WiFi libre, comme souvent en Russie. L’Oural a pris ses couleurs d’automne. C’est vraiment beau.
Après Ufa, nous bifurquons sur la M7. Nous traversons des champs de blé, des champs de tournesol et de nouveaux des champs de blé. Nous sommes impressionnés par le nombre de moissonneuses batteuses. Il faut dire que les champs s’allongent à perte de vue. Il y a aussi quelques pompes pour le pétrole.
Arrêt dans un petit village de campagne. Nous sommes accueillis par les oies et les troupeaux de vaches qui traversent la M7 (la transsibérienne) sur le passage pour piétons. Contrairement à ce que laisse penser la photo de droite, la police ne les a pas contrôlées pour excès de vitesse !
Dommage il pleut et nous ne nous attarderons pas à discuter (avec les mains) avec les fermiers. Patrick s’est relevé en pleine nuit pour bouger Woki. Il pleut toujours et le terrain sur lequel nous étions stationné est instable… Pas question de rester enlisé !
Samedi 10 septembre
Il ne fait que 14°C. Nous démarrons cette journée sous une pluie battante. La route est moyenne et parfois correcte, mais toujours très sale. A 200 Km de Kazan, nous nous apercevons qu’il n’est pas 12h30 mais 10h30. Ces deux heures supplémentaires sont les bienvenues. Il va falloir les utiliser intelligemment !! Arrêt dans un relais routier où l’on trouve de tout : le repas, la douche (propre et pas chère, 200 Rb pour nous deux) un bankomat pour retirer de l’argent et un « magasin » pour faire quelques courses. Et voila, pas besoin de traverser Kazan, comme il pleut toujours : aucun intérêt. Pour ceux qui passerait par là avec un véhicule et qui voudrait faire une pause sympa au АЗК IRBIS : N55°42’48.2 E49°32’23.1
La transsibérienne, la M7, est un axe très routiers avec de nombreux poids lourds, elle est très souvent sur deux voies. Après Kazan, sur le pont qui franchit la Volga, nous sommes bloqués pour cause de travaux. Nous mettrons 1h15 pour traverser le pont. Au départ il y a deux files « officielles » pou les véhicules. Mais les conducteurs russes arrivent à en créer 3 autres supplémentaires : 1 sur la bande d’arrêt d’urgence à droite, et les 2 autres sur le terre plein central, qui est très boueux. En roulant ils arrivent en plus a repeindre Woki couleur sable … ou plutôt couleur sale.
On repart, la pluie cesse, mais toujours de gros nuages menaçants. On roule bien mais pas longtemps, un camion vient de se renverser et nous sommes de nouveau bloqués. Nous cherchions ce matin comment utiliser nos 2 heures supplémentaires … Et bien voilà c’est fait, entre l’accident et le bouchon à Kazan. Nous avons fait 520 km mais nous sommes partis il y a 12h00.
L’anneau d’or – Suzdal
Dimanche 11 septembre
Nous avons passé une partie de la nuit sous une pluie battante. Au matin la pluie cesse mais des nuages menaçants sont toujours présents. Nous reprenons la route, il fait 13°C. Nous arrêtons pour une pause déjeuner chez Ikea, dans un « Mega Center ». La cafétéria est très grande, avec plusieurs caisses et surtout des caddies pour les plateaux. On peut en mettre jusqu’à trois, l’un au dessous de l’autre. Pratique quand on a des enfants !
A l’intérieur du centre commercial, il y a un « parking » à caddies. Après avoir fait leur course les clients peuvent laisser leur caddy dans un parc prévu à cet effet, et c’est le gardien du parc qui les gère, avec des numéros de place de stationnement. Il ne chôme pas ! il y a la queue devant son parking. Voilà un nouveau métier de créé. Il pleut de nouveau !! Dommage car les plaines et les forêts ont pris un couleur automnale, qui se révèle être magnifique entre deux averses.
Lundi 12 septembre
Il ne fait vraiment pas très chaud, 10°C au réveil et beaucoup d’humidité dans le Toyota. On passera la journée entre giboulées de mars et soleil d’automne.
Suzdal fait partie de l’Anneau d’Or. Cette région, vallonnée et boisée, où la Volga prend sa source, a été un emplacement idéal pour les peuples slaves qui s’y installèrent au IX° siècle. Ils y établirent de petites communautés agricoles. Malgré des conflits d’intérêts pour le pouvoir, les villes de l’Anneau d’Or se développèrent et prospérèrent bien avant que Moscou ne deviennent la capitale et qu’elles ne soient plus que des villes de province.
A l’aller nous avions profité du beau temps pour visiter la ville. Maintenant nous découvrons l’intérieur des bâtiments. Nous retournons dans l’enceinte du Kremlin. La cathédrale de la Nativité de la Vierge, celle qui a des coupoles bleues pailletées d’or, est toujours en réfection, avec les mêmes échafaudages de fortune ! L’intérieur est surprenant et sert d’écrin à de magnifiques fresques, en partie récemment restaurées.
Toujours à l’intérieur du kremlin, le palais de l’Archevêque renferme plusieurs expositions. Une première salle sur l’histoire de la ville de Suzdal. Une très grande salle, la « salle de la Croix ».
Nos pas nous conduisent ensuite au Couvent de l’Intercession. Entre deux averses nous profitons d’un agréable parc bien entretenu avec les habitations en bois des sœurs. Ce couvent aurait servi de lieu d’exil pour les épouses répudiées des tsars, dont la première femme de Vassili III (père d’Ivan le Terrible), Solomonia Sabourova. Décidément, on confirme notre première impression … on aime bien cette ville.
Mardi 13 septembre
Au réveil, Patrick a cru qu’il avait neigé ! Il ne fait que 9°C et dehors tout est blanc, un brouillard à couper au couteau, nous ne voyons rien à quelques mètres. Quelques brides d’une récitation me reviennent en mémoire « …. Le brouillard a tout mis dans son sac de coton …. »
Nous quittons Suzdal en ayant pris la décision finalement de ne pas nous arrêter à Moscou. Circulation difficile, problème de stationnement pour une seule journée de visite, ce n’est pas raisonnable. Nous reviendrons, peut-être, un jour mais dans d’autres conditions et pour plusieurs jours.
Direction Vladimir, et quelques courses au centre commercial Globus, où nous rencontrons Ridolf, un allemand de Munich, avec une cellule de la marque Bi-mobile sur un Nissan. Il revenait d’un périple en Mongolie et lui aussi a décidé d’éviter Moscou.