Mardi 27 septembre
Nous bénéficions d’une arrière saison très agréable, même si les nuits et les levers de soleils sont un peu frais, il fait jusqu’à 20°C dans la journée. Après avoir quitté Vienne en début d’après midi, prenons une partie de l’autoroute, avec ses parkings aux motels très colorés).
Nous faisons une halte dans la jolie ville de Hartberg. Nous préférons définitivement le charme des petites villes à la circulation des grandes villes. Depuis la place centrale nous pouvons voir l’église paroissiale Saint-Martin. De style baroque, elle est mentionnée pour la première fois en 1157, mais à l’origine elle n’avait qu’un chœur Roman.
Dans la rue piétonne, une ancienne pharmacie avec une entrée splendide. Dîner traditionnel en terrasse, avec bière et Bretzel. Nous trouverons refuge pour la nuit dans le parking d’un motel, les parkings en ville étant tous trop en pente pour pouvoir y dormir.

Graz, la ville, les musées

Mercredi 28 septembre
Toujours du soleil au lever, c’est très agréable et ça réchauffe Woki. Nous sommes entourés de champs de maïs et de tournesol. Direction Graz par la nationale. L’arrivée dans Graz n’est pas des plus simple.
Nous cherchons la vielle ville et le musée Landeszeughaus, qui abrite une collection d’armes et armures du Moyen-âge.
A force de faire confiance au système de navigation numérique nous voici dans la rue piétonne avec Woki !! Demi-tour, on fait profil bas… Pas facile de trouver une place pour se garer. Il y a bien des parkings mais souterrains et Woki et trop haut. Enfin un petit parking en plein air, pour seulement quelques véhicules nous tend les bras.
Très belle rue piétonne, la même que précédemment, mais cette fois-ci nous l’apprécions en tant que piétons. Seuls quelques tramways la parcourent. Beaucoup de piétons en cet après-midi ensoleillé. Le musée est situé dans l’arsenal. Le terme d’arsenal a été utilisé à la fin du Moyen Age pour désigner le bâtiment qui servait à stocker et réparer des armes et des équipements.

Des siècles durant, l’histoire de la Styrie (ce Land d’Autriche) a été marquée par son emplacement frontalier. A cause de la menace ottomane et de la politique d’armement qu’elle engendra, un arsenal à été construit entre 1642 et 1645 pour y entreposer les immenses réserves d’armes et d’armures destinées à équiper l’armée et assurer la défense militaire de la frontière située dans l’actuelle Croatie. Lorsque, au XVIII° siècle, la Styrie perd son importance stratégique, l’arsenal n’a plus fonction que de monument historique.
Avec ses quelques 32 000 objets, c’est la plus grande salle d’armes anciennes au monde, mais aussi un mémorial d’un passé riche en conflits. Sur 4 étages, on découvre par centaines des arquebuses, des hallebardes, des casques, des armes à feu, des cottes de mailles et une magnifique (et unique) armure de cheval de plus de 52 Kg, mais celle-ci ne servait que pour les parades, et pas pour les combats.
Dans la rue piétonne, sur la place principale, Patrick trouve un opticien qui lui retaille une paire de face solaire. Juste à côté une très grande librairie sur quatre niveaux, où l’on peut s’asseoir et consulter livres et ouvrages. Nous achetons une carte de l’Italie pour préparer notre voyage en Sicile. Encore un peu plus loin, un bijoutier … avec une montre qui fait de l’œil à Patrick. Dans quelques jours c’est son anniversaire, et pas n’importe lequel …. Il va avoir ses dix ans !! (j’ai oublié le multiple ….). Il quitte la bijouterie, avec une nouvelle amie à son poignet.

Graz, son Landeskrankenhaus

Mais, dans la rue piétonne, je fais un malaise, qui va mobiliser beaucoup de monde : Patrick, bien sûr, mais une passante qui me trouve une chaise, un barman qui m’apporte un verre d’eau, une serveuse qui me tend des glaçons. Non, ce n’est pas pour mettre dans le verre d’eau, mais sur mon poignet.
Patrick décide de trouver une pharmacie, histoire de vérifier ma tension. A cette heure tout est fermé, mais la chance est avec nous, la pharmacie de garde est celle de la rue piétonne. Elle ne peut délivrer que des médicaments sur ordonnance et donne l’adresse du médecin de garde à Patrick.
Nous avons rebranché le Tom-tom, appareil intelligent, qui permet à Patrick de se diriger seul dans Graz vers le poste de la Croix-Rouge, sans l’aide de sa co-pilote, totalement inefficace.
Verdict du médecin : tension très élevée, malaise, vomissements …. Suspicion de « stroke », là mon anglais me fait défaut, mais je vois à sa tête que çà à l’air d’être important, (en fait suspicion d’AVC). Décision du médecin : suivre la voiture de l’ambulancier vers le Landeskrankenhaus (LKH) de Graz (le super hôpital).
Nous arrivons aux urgences où je suis prise en charge immédiatement par une équipe efficace et rassurante. Premiers examens : prise de sang, tension et radio du cerveau. De son côté, Patrick va essayer de trouver une place pour garer Woki dans ce dédale de bâtiment. Pendant ce temps on me transfère au service neurologie, et j’ai l’impression que c’est assez loin je me demande si Patrick pourra me retrouver. Cet hôpital est immense, il ressemble plus à une petite ville, avec son église, ses cafés, son jardin d’enfants, etc… D’ailleurs un des gardiens donne à Patrick un plan pour circuler et me retrouver.

Jeudi 29 septembre
Nous venons de passer notre première nuit séparés. Patrick a fait du parking des médecins son QG. Il n’est pas trop loin du centre de neurologie. Ce matin de nouveaux examens (IRM, échographie de l’aorte, ..). Je passe d’un bâtiment à l’autre via des petites ambulances « croix verte ». Il s’agit d’une société privée qui travaille pour l’hôpital, c’est ce que m’a expliqué Raymond, un brancardier marseillais, super sympa, qui travaille ici depuis 18 ans. Il me raconte le match de foot de la veille OM/Allemagne. Bien que je n’aime pas le foot cela rassure d’entendre parler français.
Pendant ce temps Patrick se débat avec notre assurance, Europe Assistance, qui a été très décevante. Personne n’a contacté le médecin autrichien qui me suit à l’hôpital, personne n’a rappelé Patrick pour lui donner des informations sur la prise en charge .. Ah, si, erreur, une personne a rappelé une fois pour vérifier le numéro de carte bancaire de Patrick. C’est avec cette carte bancaire que nous bénéficions de cette assurance.
Vendredi 30 septembre

Nouvelle nuit à l’hôpital. Les infirmières sont charmantes et beaucoup font des efforts pour me parler en anglais. Encore quelques examens … Et de nouveau une journée assurance qui se prépare pour Patrick. Nous avons aussi l’IMA, qu’il contacte. Et là c’est vraiment un autre accueil et une prise en charge sérieuse. Ils contactent rapidement le LKH, et rappellent Patrick dans l’heure qui suit : nouvelles rassurantes sur mon état de santé et nous sommes pris en charge.
Patrick s’est installé dans une petite salle en face de ma chambre, où il y a le Wifi. Cela lui permet de travailler et de répondre aux mails de sympathie que j’ai reçus. De mon côté, un des médecins (test vertige) me dit que je peux partir cet après-midi. Mais comme c’est en anglais et assez inespéré je me demande si j’ai bien traduit. Une infirmière de mon service neuro me le confirme.
J’enfile vite mes vêtements et je rejoints Patrick. Dernières recommandations du médecin qui s’est occupé de moi : 15 jours de traitement et 15 jours cool. Ok, on va faire comme çà.
On part vers le camping que mon ami Raymond (le brancardier) a indiqué à Patrick. Merci à toute l’équipe soignante et au LKH qui bénéficie d’une technologie de pointe, avec un personnel chaleureux et compétent.

En route nous croisons un Centre Harley Davidson unique, enfin presque puisqu’il y en a deux comme çà dans le monde. Au rez de chaussée, une galerie avec des accessoires qui vont des bottes, aux gants et casques, en passant par les jouets et laisses pour nos amis à quatre pattes. A côté un garage Harley et au premier étage un show-room avec des motos impressionnantes, le prix aussi d’ailleurs. Juste à côté, à l’étage un café-restaurant dans l’esprit motards Harley. Il fait beau et il y a foule en terrasse.
Après cette étape ludique nous arrivons au camping de Graz, ouvert jusqu’à la fin octobre. Du soleil, de beaux emplacements, des douches chaudes … nous allons y passer quelques jours, jusqu’au lundi 3 octobre. C’est un super endroit pour faire une pause convalescente.

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