Nous entrons dans Oulan-Bator. Incroyable, la route principale est fermée pour cause de travaux et nous empruntons, plus au sud, ce qui peut être comparé à une piste. Sur la photo, ce n’est pas le désert de Gobi, c’est l’entrée principale de la capitale !
Les voitures et camions roulent dans tous les sens. Nous devons slalomer ! et nous cherchons la Guesthouse Oasis. C’est avec soulagement que nous nous posons, et prenons une bonne douche. Reste toujours le problème du diesel. Pourrons-nous continuer notre voyage en Mongolie ?

La situation géographique de la guesthouse Oasis, à l’Est de la ville, permet un peu de repos ; C’est un « havre de paix » après l’agitation et le bruit de la ville. Des bus permettent d’accéder au centre rapidement. Ils sont situés juste à côté d’un magasin d’alimentation. Un clin d’œil pour mes collègues (et une voie de développement pour nos produits), des petits berlingots de lait pour les bébés !
Dans le petit jardin de la guesthouse, il y a 7 Gers, et quelques places de parking pour les véhicules comme Woki. L’ambiance est sympa, nous pouvons échanger nos informations avec les autres voyageurs, motorisés ou non. Nos compagnons du moment sont des motards belges, italiens et allemands, et un couple allemand qui est venu avec une vieille Lada Niva (22 ans) mais qui tient la route. Mais pour l’instant personne ne roule au diesel et nous sommes toujours dans l’incertitude de pouvoir continuer notre voyage. Devant l’Oasis il y a une station, et les deux premiers jours des files de véhicules de plusieurs heures avec une quantité limitée. Les prix flambent ! Nous nous posons là quelques jours et aviserons en fonction des évènements. Au pire, nous avons assez de carburant pour retourner vers le Nord et passer en Russie.

Oulan-Bator, une capitale à part.
La première capitale, en 1639, s’appelait Orgöö (Ourga).  Elle a souvent été déplacée, ce qui n’était pas gênant, puisqu’il suffisait lors juste alors de déplacer les camps de gers. En 1778, la capitale s’est installée à son emplacement actuel, résidence du chef spirituel du bouddhisme tibétain, Zanabazar.
La Mongolie fut sous domination mandchoue et devint au XIX° siècle un important centre administratif et commercial. Elle proclama son autonomie en 1911, mais a été ensuite envahie par la chine en 1918 et 3 ans plus tard par la Russie. En 1924, pour proclamer son indépendance vis-à-vis de la Chine, la ville a été renommée Ulaanbatar (héros rouge).
Pour connaître et apprécié cette ville il faut y rester quelques jours et circuler au rythme Mongol. Dès le premier contact OB (Oulan Bator) n’est pas une ville coup de foudre. L’accès est infernal, les trottoirs sont abîmés et en terre, la circulation démentielle, les petites rues assez sales et impraticables … Nous devons courir pour traverser. Les bus sont bondés et les Mongols se jettent dedans. Il y a des travaux partout. Difficile de déménager ou transporter des objets quand il n’y a plus de trottoirs.

En ce moment, en juin, nous passons très rapidement d’un ciel bleu avec des températures élevées à des orages violents, mais qui ne durent pas et que nous finissons par appréciés car ils rafraichissent l’atmosphère. Par contre ces orages rendent les trottoirs difficilement praticables, les ruelles se transforment en terrain boueux et les rues sont inondées, comme le passage délicat devant l’Ambassade de France
Et pour en rajouter un peu, OB est réputée être la capitale la plus froide au monde avec -30°C l’hiver. Mais après quelques jours c’est une ville qui vous adopte ! Nous découvrons tous les jours des nouveautés.

OB c’est la ville des contrastes. Dans cette capitale on passe du délabrement des anciens bâtiments ou plutôt « blocs » de l’époque soviétique aux tours à l’architecture moderne sans oublier les gers.  En effet, tout autour de la ville, se sont développés des quartiers de yourtes où vivent près de 250 000 personnes. Les photos ci-dessous sont prises dans la même ville ! Juste en face d’un impressionnant centre de téléphonie mobile, avec des modèles récents et des grandes marques, plusieurs « petits commerces » de téléphonie, avec de vieux postes, pour des communications locales. Ici, il y a deux choses très importantes : le klaxon et le téléphone

Décidément cette ville n’est pas comme les autres. A la poste, des centaines de casiers pour la poste restante, pour permettre aux nomades de recevoir du courrier, qu’ils viennent chercher de temps en temps.
Pour nous familiariser avec cette ville, nous avons acheté un plan, avec des noms de rues ! Mais ici, personne ne les connaît ! On ne situe pas quelque chose par rapport à un nom de rue mais par rapport à sa situation. Par exemple, telle personne habite derrière le musée, ou à gauche du parlement ! Toutes nos certitudes et nos habitudes sont à revoir ! Celles aussi du respect .. Le sport favori des mongols étant de vouloir être le premier, passer devant en bousculant. Rien ne sert ni de se fâcher ni d’être poli !! Nous devons juste faire comme eux. Le soir nous rentrons par le bus, épuisés et toujours autant étonnés de cette capitale.

Il y a aussi la très (très) grande place Sükhbaatar, qui doit son nom à un héros national (Damdiny Sükhbaatar ) qui proclama l’indépendance mongole. Elle a des dimensions impressionnantes : 600 m de long et 300 m de large. Au centre, une statue est érigée en son honneur, mais en travaux quand nous passons.
Au bout de cette place, un magnifique bâtiment, rénové en 2006, le Parlement, où la statue de Genghis Khan trône. Premier dirigeant (Khan) mongol et empereur de l’Empire mongol, il est considéré comme le « père de la nation ». Avant de devenir khan puis khagan (empereur), il a unit plusieurs tribus nomades de l’Asie de l’est et de l’Asie centrale sous une nouvelle identité commune en tant que « mongoles »

Nous avons la chance d’assister à la remise des diplômes de fin d’études de l’université de OB. Nous discutons avec de jeunes qui viennent d’obtenir leur Master. Sous le costume traditionnel de remise de diplôme, les jeunes filles sont habillées de couleur vive, très élégantes, et parfois vraiment très court. Patrick reprend du service et (re)devient photographe. Les familles qui l’ont sollicité sont satisfaites du travail !
Nous sommes abordés sur la grande place par Namkhain BOLOD , qui nous propose ses services pour un circuit. Il parle bien français et anglais. Nous lui proposons d’être notre chauffeur, guide et interprète pour nos visas auprès de l’Ambassade du Kazakhstan qui est assez loin et avec des démarches compliquées. Rendez-vous est pris pour le jeudi matin.
Comme nous sommes un peu en avance sur l’horaire d’ouverture de l’ambassade, Namkhain BOLOD nous emmène au Mémorial Zaisan, construit par les russes en 1960 et dédié au soldat inconnu de la seconde guerre mondiale. Nous ne monterons pas jusqu’au sommet par les 300 marches restantes, mais profitons de la vue sur OB.
Au pied du Mémorial, le parc de Bouddha. Le parc est petit, mais la statue qui représente le bouddha Sakayamuni, fondateur du bouddhisme, est immense avec ses 16 m de haut.  Nous rencontrons un vieux monsieur, qui veut nous initier au tabac à priser, et nous fait une démonstration sonore.

Nous sommes bien ici, mais il ne faut pas oublier l’essentiel : la demande de visas auprès de  l’Ambassade du Kazakhstan. Nous sommes bien contents d’être accompagnés ! Il faut remplir deux formulaires de demande puis aller au centre ville à la banque centrale pour faire un virement de 60 dollars (pour nous deux), avoir un reçu de la banque… et revenir demain après-midi vers 17h00. Nous aurons peut-être alors nos visas … ou pas !
En attendant nous sommes toujours à la recherche de gasoil, nous achetons une carte locale (5000 Tr) pour avoir l’autorisation d’avoir du carburant, et la carte une fois achetée on nous dit qu’il n’y ait a plus de gasoil… Alors on rend la carte et on récupère nos sous.
Vendredi 17 juin
nous retrouvons Namkhain, et repartons plein d’espoir vers l’Ambassade. A l’annonce de « Il faut revenir lundi » ils ont du voir le désespoir m’envahir… « ok, revenez dans une heure » Ouf !! et en plus nous sommes gâtés, avec nos visas nous avons droit à de jolies cartes sur le Kazakhstan et un très beau livre sur les Kazak dans l’ouest de la Mongolie… Là ou nous aimerions aller si nous avions du carburant. Encore un grand merci !

Notre attente à OB nous a permis de visiter de petits monastères et de rencontrer et croiser des gens charmants, toujours prêts à vous aider mais toujours prêts à vous bousculer. Ils n’y peuvent rien c’est dans leur nature !
Après les visas, une autre bonne nouvelle.. Nous avons 40l de carburant. C’est décidé nous tentons l’Ouest de la Mongolie et nous devrions partir demain d’OB.
Si vous passer par là et que vous cherchez un guide interprète russe, (anglais, français et italien) nous vous conseillons de prendre contact avec Namkhain BOLOD, qui connaît bien son pays et s’intéresse au notre. (bolodtours@yaoo.com  –  www.bolodtours.com  – tél : 99192407)

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