Lundi 30 mai (suite)
Après avoir quitté Ufa, on s’arrête dans une sorte de cafétéria pour routier. On déguste notre premier Bortsch, et on apprécie On grimpe jusqu’à 730 mètres, les camions n’avancent plus… Nous nous arrêtons à Miass, devant la caserne des pompiers, qui nous invitent à prendre un café demain matin à 7h00 .
Mardi 31 mai
On avait pourtant mis le réveil à 6h30, mais trop dur de se lever avec le décalage horaire des 2 heures d’hier. Pour nous il est encore 4h30.
Dehors il fait 15°C mais le ciel est chargé. Les pompiers visitent Woki et nous visitons leur petit musée dont ils sont très fiers. Malgré la barrière de la langue, nous passons un très bon moment. Ils nous proposent de faire une excursion au Lac de Turgoyak. Pour eux c’est le deuxième lac de Russie après le Baikal. Il est même considéré comme le « petit frère du Baïkal« . C’est Anthon qui va nous servir de guide. Il nous explique qu’il a deux métiers, pompier et guide et c’est pour cela que nous pouvons entrer dans le parc de cette réserve naturelle.
C’est un espace de tranquillité et de luxe, réservé à une élite. Les chambres peuvent atteindre 4500 Roubles (120 euros) ce qui est cher pour cette partie de la Russie. De petites plages privées, avec ski nautique, et possibilité de ballade jusqu’à l’ile de St Vera (site archéologique). Anthon est très fier de nous montrer ce lac, dont l’eau est cristaline. Pour nous le prouver il nous rempli une bouteille de son eau, que nous partageons… Et nous qui filtrons notre eau tous les soirs !! Pour remercier ces pompiers à l’accueil exceptionnel, nous leur offrons une bouteille de cidre qui leur fait vraiment plaisir.
Nous quittons les pompiers sous un ciel incertain, on passe du grand soleil à des averses impressionnantes. La route est mauvaise et en travaux et Woki devient de plus en plus sale ! Il n’y a pas de possibilité de se garer en dehors des parkings pour routiers. Les villages sont inaccessibles. Nous trouvons refuge dans un parking pour routier qui en plus des douches extérieures a un motel qui propose une douche chaude pour 150 roubles (3,50 euros) nous voila tout propres !
Mercredi 1er juin – Nous voici en Sibérie occidentale.
Le nom de Sibérie vient de Sibir, un turc Khanat. La Sibérie évoquait pour moi de grandes plaines froides. C’est qu’en hiver il peut faire jusqu’à -50°C. En ce moment nous avons des températures plus clémentes, mais aussi de nombreuses pluies.
A Kurgan, nous prenons la décision de « couper » la route, comme nous l’indique notre système de navigation Touratec. Les cartes utilisées sont maintenant en cyrillique !
Nous passerons donc par une route blanche et évitons Tjumen et surtout le Kazahkstan. Nos 9 heures d’attente à la frontière nous ont suffi. C’est un coup de poker ! Mais cela valait le risque. Belle route dans l’ensemble, avec des paysages et des étendues à faire pâlir la Beauce. On a même vu plusieurs aigles. Sur la route des petits commerces, qui proposent du thé ou du café, l’eau est chauffée avec d’anciens Samovar. Il y a même des vendeurs de cerfs-volants pour les enfants. Nous croisons des lacs avec une eau » bleu nuit ». Arrêt sur un parking de routiers. on goute, malgré nous, pour la première fois à des beignets fourrés à la purée !
Jeudi 2 juin – Omsk
Il ne pleut plus et nous en profitons pour donner un coup de propre à Woki. En arrivant sur Omsk, ça ressemble encore à la Turquie, avec des garages et des petits commerces accessibles dans des passages boueux.
Puis c’est le choc ! Un centre commercial gigantesque, 4 à 5 fois plus grand que ceux que nous connaissons en région parisienne.
Nous faisons nos courses chez Auchan. Il y a des rayons entiers de vodka, de saucissons, de tout .. On n’arrive plus à choisir. il y a aussi des pâtes en vrac, que l’on achète comme les fruits, au kilo et des poissons séchés pour l’apéritif ! Patrick est impressionné par le parking, immense et presque vide… Cela fait rêver.
Nous sommes à 6 000 Km de Paris avec 4h00 de décalage horaire. Il est actuellement 14h00 ici et en France il est 10h00. Oupss ! finalement nous avons 5h00 de décalage !
Nous nous arrêtons à Tatarsk et avant de stationner sur le parking d’un hôtel, nous traversons la « Transiberian Railway« . Nous passons une partie de la soirée a discuter (du moins essayer) avec les personnes de l’hôtel. Pas facile quand on le parle pas la même langue. Mais…coup de fil à un ami, et Wadim, qui parle anglais, vient à notre rescousse. Rendez-vous est pris pour le lendemain matin.
Vendredi 3 juin
Wadim nous invite à partager un petit déjeuner russe avec du porridge. Ludmila, la responsable de cet établissement nous propose de prendre une douche.. on ne peut pas résister ! Après la douche visite guidée du musée de la ville, accompagnés de Wadim et Ludmila. Nous passons une matinée de rêve et sommes choyés comme des princes.
Le responsable du musée nous fait une super visite guidée et privée, et nous avons même le droit de toucher aux armes. Pour moi ce sera un sabre d’officier et pour Patrick une Kalachnikov. Ce musée qui parait petit en entrant, est composé de plusieurs salles, qui retrace des épisodes de l’histoire soviétique et russe, en passant des Kazaks, à la seconde guerre mondiale. il y a un biplan bien conservé et à l’extérieur des véhicules et un vieille locomotive.
Un conseil, si vous passez par la, faites une halte dans l’hôtel de Ludmila (DboriK Café) et prenez le temps de visiter le musée (TIKM Museum – Musée d’histoire et de traditions locales N. Savchenko ). Quant à nous nous devons reprendre la route…. et nous repartons les bras chargés de cadeau (encore merci pour tout), la tête remplie de bons souvenirs. moment d’émotion pour nous dire au revoir. Nous resterons en contact par mail. Avant de quitter définitivement Tatarsk, nous nous arrêtons à la gare et au passage à niveau, là où le Transsibérien passe.. Peut-être un jour aurons nous la chance de le prendre !!
La route en direction de Novosibirsk est très très longue, droite et ennuyeuse, heureusement qu’elle est globalement correcte. La température monte jusqu’à 31°C. Il y a de moins en moins d’arbres des « Beriozka » et de moins en moins de station services. De temps un temps un troupeau ou quelques chevaux sur le bord de la route. Un pont à disposition des routiers pour contrôle mécanique, que l’on trouve dans beaucoup de parking pour routiers. Les accès aux rares villages sont goudronnés sur 20m, puis plus rien.
Mais toujours autant de moustiques. Arrêt sur un parking de routiers. Il y en a des sympas et plus ou moins propres et puis il y a les autres. Nous venons d’en faire l’expérience. Celui de cette nuit, qui nous a coûté 50 roubles, était vraiment glauque : sale, des poubelles à ciel ouvert, des dizaines de corbeaux. Patrick a voulu prendre un peu d’eau, de couleur jaunâtre, avec des dépôts dans le jerrican et une odeur de croupi. On décide de la jeter. Et le pire restait à venir : les moustiques ! Une bataille féroce, ils étaient là par centaines… même la bombe n’en est pas venue à bout…. Couchés à 1 heure, levés à 4 heures, c’est notre nuit la plus courte et la plus mauvaise. Nous sommes couverts de plaques !