Le bivouac
Et de Trois !! C’est notre troisième virée à Bad Kissigen pour le salon Abenteuer & Allrad. Nous étions venus en 2010 et 2012, et à chaque fois c’est un réel plaisir avec des découvertes différentes. Comme on l’avait déjà constaté les fois précédentes, le spectacle est à la hauteur. Mais cette année est exceptionnellement pluvieuse.
« Bad Kissingen est connue pour sa tradition de soins thermaux et de bains de boue… » peut-on lire dans les guides touristiques. Nous vous le confirmons, avec un bivouac exceptionnel, avec bain de boue garanti, pour nous et pour les véhicules.
Nous arrivons le jeudi vers midi, et déjà les meilleures places sont prises ou réservées. Certains clubs ont le sens de l’organisation ! Bien que le terrain soit immense et peut recevoir jusqu’à 3 500 véhicules, nous tournons un peu pour trouver une place. Beaucoup arrrivent dès le mercredi, installent de véritables campements, avec tout le nécessiare pour de grands BBQ. Au centre, ci-dessous, ce n’est pas un point de rencontre prévu par l’organisation, mais juste quelques amis.
A notre arrivée, nous sommes accueillis par Christian et Nathalie, rencontrés en juin dernier à Boofzheim, mais ils ne sont pas venus avec leur Toyota BJ (pas de photos, après l’évacuation nous les avons perdus de vue). Ils se sont installés en bas du bivouac, près de la rivière « Frankische Saale », qui fera parler d’elle dans les prochains jours. Le temps est gris, couvert mais il ne pleut pas … pour l’instant. Nous nous installons un peu plus haut, entre deux gros véhicules, mais nous avons notre petit coin d’herbe. Puis, comme nous le ferons tous les après-midi, nous montons au salon. Les matinées et fin de journée étant consacrées au bivouac.
Nous avions déjà eu quelques averses en cette saison sur le bivouac, mais cette année il a plu toute la nuit de jeudi à vendredi. Le terrain devient boueux et par endroit difficilement praticable. Vendredi matin, c’est déjà la gadoue … mais nous faisons quand même notre tour de bivouac. Nous faisons la connaissance de ‘mariol66’ de casa trotter, avec sa famille et un Defender 110 SW blanc, tout beau … tout propre, de 2003. C’est sous leur bâche que nous retrouvons Jacky, autre membre de Casa et organisateur de Trans-sur-Erdre. Nous passerons deux jours ensembles. Nous retrouvons aussi avec plaisir des connaissances « Desert Tec »(photo ci-dessus au centre), dont le fameux « Monster Toyo ».
Après un après-midi sans pluie passé au salon, dans le bus du retour vers le bivouac, des ordres (en allemand) sont donnés. La partie basse près de la rivière, c’est-à-dire une bonne moitié de bivouac, doit être évacuée, les organisateurs craignant une montée de la rivière et une inondation de cette partie du terrain. Les manoeuvres des véhicules attirent les badauds, plus pour prendre des photos que pour donner un coup de main. Les pelles et les sangles de remorquages sont devenues indispensables.
Le bivouac est devenu un véritable marécage. Difficile de se déplacer. Ne pas glisser tient du miracle. Certains ont utilisé des sacs poubelles en plastique en guise de sur-chaussure ! Il y a des petits lacs en formation.
Même ceux qui ne sont pas tout près de la rivière peuvent se retourver les roues et les pieds dans l’eau. Pour certains véhicules, il est tout simplement impossible de sortir de là sans quatre roues motrices. Et même certains 4, voire 6, roues motrices ont besoin d’aide. C’est le spectacle de cette fin d’après-midi. Les organisateurs ont sollicité les services des agriculteurs locaux avec leurs tracteurs. Deux camions (dont un qui fait l’assistance du Dakar) ont aussi rendu beaucoup de services en remorquant les véhicules. (en haut, à droite, l’un des véhicules qui a beaucoup remorqué pendant ces 3 jours). Une voiture sort honorablement et seule de là, sous le regard attentif de la foule qui, faut bien le reconnaître, n’attendait qu’un plantage de plus.
Nous avons la chance d’être au sec et c’est avec une vodka russe que nous terminons cette journée bien remplie. Nous préparons le traditionnel BBQ, ici c’est un incontournable ! Nos voisins allemands se joignent à nous, et nous partageons nos apéros. le leur étant bien plus « dangereux », un peu sucré, mentholé mais fort alcoolisé. L’un d’entre eux travaille dans les mines de charbon et nous explique que cet alcool permet de bien démarrer la journée. En plus du 4×4, ils sont fans de tirs de boulets par catapulte. Mais la pluie annoncée nous rattrape, nous protégeons les saucisses, puis les hommes sous une bâche tendue entre nos véhicules. Nous avons passé une bonne soirée en leur compagnie. C’est ça l’ambiance bivouac.
Les organisateurs ne se sont pas trompés. Il tombe des cordes pratiquement toute la nuit et le niveau de la rivière a encore grimpé. le terrain du bas (photo ci-dessous) neutralisé laisse apercevoir encore les stigmates d’une rude bataille entre la boue et les pneus. Mais ce n’est pas beaucoup mieux ailleurs.
Samedi matin, la pluie cesse mais les ornières laissées par les véhicules sont impressionnantes. La route bitumée qui longe le bivouac se confond maintenant avec le reste du camp. Des machines passent souvent pour nettoyer, mais en vain. Par contre la propreté des sanitaires, même dans ces conditions, est impeccable. Il est de plus en plus difficile de faire le tour du bivouac à pied. Nos chaussures et pantalons devront passer au Karcher en rentrant. Mais cela n’altère en rien le moral général.
Nos amis « Casa » doivent repartir. Le Defender et sa remorque passent sans problème; Bien joué ! Il est un peu moins blanc et moins propre, mais pas plus sale que ses occupants 🙂 Le changement de chaussures s’impose avant de prendre la route vers Perpignan.
D’autres membres de « Casa Trotters » sont arrivés hier soir. Pas facile de trouver un emplacement au sec, et il parait que certains (dont nous tairons les noms, mais photo en haut à droite) se sont un peu plantés ! Le samedi c’est un jour de « transfert ». Beaucoup de véhicules quittent, ou essayent de quitter le bivouac, pour rentrer chez eux et ceux qui viennent passer la WE arrivent. Nous avons quand même la chance que la pluie cesse en journée, ce qui nous permet de monter au salon sans problème. Mais au bivouac, le spectacle est assuré pour les badauds et les autres campeurs.
De retour du salon, samedi en fin de journée, nous découvrons un bivouac avec un niveau d’eau qui a encore monté et qui a eu raison de la la pizzeria mobile de Roberto . Pas de rencontres autour d’un verre de bière ce soir. C’est surtout le fait de ne pas pouvoir circuler librement dans le bivouac et se retrouver plus facilement qui nous a gêné le plus.
Pour faire fortune cette année, il fallait être vendeur de bottes en caoutchouc et de sangles de remorquage. Dommage pour cet Espagnol, venu avec une remorque de sa création, un peu spéciale et pensant vendre de l’huile d’olive et du jambon de son pays.
Ce n’est pas parce que nous sommes crottés jusqu’au mollet, voire au genou et plus pour les enfants qui s’en donnent à coeur joie dans des glissades boueuses, qu’il faut négliger la toilette. Pour 2 euros, on peut prendre une douche chaude ! Et nous avons toujours la chance d’être au sec, un bout de terrain moins humide qu’ailleurs. Jacky est ravi de nous avoir rejoint. Son véhicule, un Volkswagen Crafter, n’est pas en 4 roues motrices. Un dernier verre et BBQ ensembles, car il reprend la route demain pour rejoindre sa petite famille dans le sud de la France … Où il fait beau et sec !
Pas de pluie cette nuit, et dimanche matin le soleil est revenu. Nous rangeons les polaires ! Nous partons plus tôt au salon, pour la dernière fois. Sur le trajet qui nous mène à la navette, nous profitons encore du spectacle des derniers remorquages. Le tracteur n’aura pas pas chômé.
Dimanche en soirée nous nous sentons un peu seul sur ce grand « Camp Area » déserté. Il reste une poignée de véhicules. Sur la route d’accès principale de la ville, un ballet de deux véhicules de netoyage et d’un véhicule de pompier pour arroser la route. Nettoyage efficace, mais il leur faudra plusieurs heures pour dégager toute la boue déposée par les véhicules du bivouac lors de leur départ.
Lundi matin, au réveil nous découvrons deux véhicules pour lequel nous avons un coup de coeur. Nous ne les avions pas vu au salon, il presentait des vitres, mais nous notons leur site Internet ‘outbound’ pour plus d’infos au retour chez nous !
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Le salon
La seule possibilité d’accès au terrain d’exposition est de prendre les navettes gratuites. Ces gros bus circulent en permanence et nous ne faisons pas souvent la queue. Comme les années précédentes les transferts bivouac-salon sont bien organisés.
Quelques chiffres pour avoir une idée de la taille du salon :
Le plus grand salon du tout-terrain en Europe avec plus de 230 exposants sur une surface de 110 000 m² – 3 500 places de stationnement gratuites.
En arrivant au salon on découvre toujours sur la gauche, le stand de pièces détachées et équipement Land Rover, Jacky apprécie particulièrement ce Defendeur XXXL, Patricia est normalement attiré par la partie cuisine de cette remorque Off Road. Pour moi le déport de la transmission en hauteur par un jeux de pignons est surprenant et donne à ce Mercedes une garde au sol hors du commun.
La sociètè Extrem présentait la gamme Toyota Land Cruiser HZJ 2013 en Euro 5, sur la gauche le HZJ 78L à 46990 euros, pour le HZJ 79L simple cabine : 46990 euros et pour le nouveau HZJ79L double cabine : 49900 euros. Tout est plus simple en Allemagne pour ceux qui veulent acheter un Toyota Land Cruiser. En France vous passez par un intermédiaire supplémentaire qui le commande à Extrem en se prenant une marge confortable. Oui c’est un marché de niche mais le faite que ces models ne soit plus directement dans le catalogue du constructeur Toyota en Europe à fait monter les prix de plusieurs milliers d’euros 🙁
Sur le stand Desert Tec, avec les bonnes bières de Ellindgen, présente pour la première fois un aménagement sur Land Rover, Michi pourra le presenter à BuschTaxi Ah, Ah, Ah 🙂
UNICAT exposait 2 modeles dont une version XXL (déjà vu les autres années) avec la chambre dans la mezzanine, le toit se soulevant en découvrant les fenêtres. Chez Action Mobil toujours plus lourd, le coffre de cet aménagement avale un petit 4×4 Mitsubishi qui sert d’annexe. Car se stationner avec de tels véhicules dans des environnement urbain ne doit pas être simple et oui, on n’est pas toujours dans un desert. Mais en mettant toujours plus sur la balance, on n’est pas toujours sûr de sortir d’un plantage, on a vu ce que cela donnait dans le bivouac de Bad Kissingen 🙂
Ce Mercedes Unimog lui annonce tout de suite la couleur !
Plusieurs sociètés Françaises était présentes sur le salon, elles venaint tester le marché outre Rhin :
– GPS Globe présentait ses dernières conceptions de GPS, ils s’éditent aussi de la cartographie pour donner à manger à ces petites bêtes.
– Euro4x4parts bien connu des amoureux du Off Road, leur catalogue en ligne comprend plus de 30.000 références pour presque 60 marques de 4×4. Cette base de données, qui inclut 80% des pièces pour 95% des 4×4 en circulation, est unique en Europe.
Dans les photos ci-dessus : Jacky et moi en petite conversation avec Patrice Ryder (Ex patron de Outback Import) et Georges Graciet (patron avec Françoise d’Euro4x4parts) et Patricia avec la socièté R.L.C Diffusion venu pour la première fois à Allrad.
A l’entrée du salon sur la gauche est consacré aux véhicules 4×4 Américains : Dodge, Chevrolet.. Plein les yeux notamment pour cette Chevrolet SSR (Super Sport Roadster) est un cabriolet coupé (fabriqué de 2003 à 2006) le véhicule utilise un moteur V8 Vortec 500 de 5,3L de 395 chevaux, il est à vendre sur ce stand, on a hésité mais finalement non, c’est plus posssible avec les radar en France 🙂
Sur le stand Rover on traite toujours avec toujours autant d’humour les pannes sur la gamme , So British !
Jacky et moi à l’abri sous ce petit aménagement COLOSSAL sur un petit Mercédes de 18 tonnes, on s’assure de la solidité du marche-pied avant de passer la commande : normal. De la belle mécanique, c’est sur ! Une petite annexe dans la même teinte vient compléter l’ensemble.
Une Ford A de 1933 qui appartient à DVPS (Desert Vehicles Preservation Society) c’est une organisation à but non lucratif, ton le but est de préserver toutes sortes de véhicules liés à l’exploration motorisé des déserts du Monde, de promouvoir et de documenter les connaissances sur ces véhicules, de reconstruire là où plus aucun originaux n’existent et de donner l’information sur ces véhicules non seulement aux passionnés mais aussi à un éventail plus large du grand public.
Un combi Volkswagen survitaminé pour les courses de Baja. Du modelisme de Véhicule Off Road est présent aussi !
Pas de problème de cholestérol, cela permet de faire passer plus facilement la Saucisse Colossale. Pour la loterie du salon, un véhicule et une tente de toit est offert tout simplement ! Les piste d’essais des véhicules ressemblent à ce que l’on peut trouver sur le bivouac. Un dernier tour de Quad vous permet de repartir avec une cure de boue gratuite, dur dur pour le chauffeur du bus !
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Bad Kissingen – la ville
Cette année nous avons quelques jours entre la fin du salon et notre rendez-vous chez Désert-Tec pour le contrôle de Woki. C’est sous le soleil du lundi que nous visitons la ville de Bad Kissingen, renommée pour son thermalisme. Nous découvrons un centre ville qui a gardé tout son charme. Nous trouvons une petite poissonnerie qui fait restaurant (quelques tables seulement) et apprécions pour quelques euros un plat de poissons grillés avec légumes, qui nous change de nos BBQ saucisses.
Mais, nous découvrons aussi les abords d’une ville qui n’a pas été épargnée par la pluie et la montée des eaux et comprenons mieux pourquoi les services de la ville et la police on fait évacuer une partie du bivouac « Camp Area ».
Bien que la ville ait de nombreux espaces pour se détendre, pour la première fois un „Stadtstrand“ (Bad-Kissingen Plage) avait été prévu, face au théâtre Regentenbau. Mais c’est les pieds dans l’eau que les barnums ont fini, et plus de trace du sable (photo ci-dessous à gauche). Nous échangeons avec quelques habitants et tous n’étaient pas favorables à cette installation, jugeant qu’elle défigurait le monument historique.
Le « Rosengarten », (photo ci-dessous au centre) jardin près du pont qui enjambe la Saale, est envahi par les eaux, pour le plus grand plaisir des canards, mais pas des promeneurs. Entre ce jardin et le domaine thermal, le long de la Neumann-Promenade, il y a un impressionnant dispositif anti-crue démontable (photo ci-dessou à droite). En effet, en janvier 2003 la ville a connu de très importantes inondations et d’énormes dégâts. Des protections anti-crues furent décidées et les constructions débutèrent à l’automne 2005. En juin 2007, c’est l’inauguration officielle.
En temps normal, seul le socle de béton servant de base pour le mur de protection est visible. Il accueille tous les 2,50 mètres des poteaux en acier, solidement monté, entre lesquels des lattes en aluminium peuvent être empilées selon la hauteur désirée. Lorsque l’ensemble des poutres est posé, la hauteur de protection maximale est supérieure d’un mètre par rapport au niveau de la crue de 2003. La hauteur du mur de protection s’élève alors à 2,60 mètres. Le temps d’installation est de l’ordre de 3 à 4 heures environ.
Nous devions continuer notre balade vers Bamberg mais nous apprenons que des pluies torrentielles ont provoqué des inondations dans le sud et l’est de l’Allemagne. Des dizaines de villes et de villages situés près de l’Elbe et du Danube ont dû être évacués. La ville bavaroise de Passau a été frappée par ses pires inondations depuis 1501. Face à l’ampleur des dégâts, l’Allemagne a déclenché la Charte internationale « Espace et Catastrophes Majeures ».
Prudemment, nous montons vers le nord, vers La Wasserkuppe qui est le plus haut sommet du Land de Hesse et culmine à 950 mètres. Reportage à suivre sur ce paradis des planeurs.