Jeudi 8 décembre. Nouakchott est le carrefour de plusieurs destinations possibles. Plein sud vers le Sénégal, Sud-Est pour visiter les villes le long du fleuve Sénégal et pour nous ce sera plein Est, vers Atar et Terjit.
Mais avant il nous faut traverser Nouakchott. Puis c’est le désert, quelques petites tentes de nomades et de nombreux dromadaires. D’ailleurs nous allons leur consacrer une page, ils le méritent bien ! Nous pénétrons ensuite dans le Sebkhet Te-n-Dghamcha, qui se trouve par endroit à 4m en dessous du niveau de la mer. Cette vaste dépression de 3 500km2 était (il y a plusieurs milliers d’années) recouverte par l’océan. On y trouve encore de nombreux débris de coquillages qui jonchent le sol, recouvert de gypse et de sel. Paysage d’une grande désolation, un peu long à traverser.
Au PK80, nous avons un contrôle police, au milieu de rien…. Puis quelques dunes. Un vent de sable violent nous accompagne sur plusieurs dizaines de Km. Par endroit on devine à peine la route. Le piton rocheux de Tamaggout (163m) vient rompre cette monotonie. A mi-chemin la ville d’Akjout, autrefois ville minière en pleine expansion (cuivre et or notée sur la carte routière), aujourd’hui ville envahie de détritus et pas spécialement accueillante.
Puis le paysage change et devient beaucoup plus intéressant. Quelques belles dunes et à 70 Km d’Atar une couleur qu’on avait presque oubliée …. Le vert !! Quelques cultures, dont les pastèques mauritaniennes. Un vendeur sur la route nous en offre une. L’hospitalité mauritanienne n’est pas une légende. puis l’oasis d’Aïn Attaya.
Nous bifurquons sur la droite, vers Terjit. Panorama superbe, beaucoup d’arrêt photos. L’ancienne piste qui y menait est maintenant goudronnée. Mais les derniers Km sont de plus en plus difficile, piste très étroite qui traverse le petit village, mais surtout faire attention aux enfants qui courent derrière ou devant Woki et qui n’ont aucune notion du danger.
Atar – Cette ville a un passé important avec la France. Atar était une grande base militaire, avec un camp et d’imposants bâtiments administratifs. Les pistes menant à la ville furent alors améliorées ou tracées; Un aérodrome construit, ce qui permit d’accueillir à Atar le premier convoi motorisé le 2 Mai 1925 et les premiers petits avions en 1926.
Economiquement, Atar va beaucoup profiter de la colonisation, car les échanges Nord- Sud (Maghreb Afrique subsaharienne) étaient quasiment centralisés à Atar. Les caravanes furent remplacées par de gros camions (6×6 T46) et les convois motorisés. Les nombreux soldats constituaient une masse salariale importante. Atar comptait alors une population de 17808 habitants.
L’agriculture et l’élevage furent développés. De nouvelles techniques culturales sont introduites (maraîchage, arbres fruitiers).
En 1956 Atar est avancée pour être capitale de la Mauritanie. Mais après l’indépendance, après la naissance de Nouakchott, après la mise en exploitation des minerais de fer de Zouerate, après les terribles sécheresses, Atar va perdre son poids économique et politique. La ville s’est appauvrie et vidée d’une grande partie de sa population. Nouakchott a été choisie pour devenir la capitale de la Mauritanie en 1957.
Pour nous Atar sera une halte dans une palmeraie (comme pour les dromadaires, nous ferons une page spéciale) et quelques courses au marché. Patrick fera aussi quelques copies de « fiches polices » car nous en avons distribuées pas mal ces derniers jours. D’Atar nous partons pour les ruines d’Azougui. Route qui longe une ligne électrique et une canalisation d’eau qui permet à Atar d’être alimentée. Très belle passe goudronnée, grâce à la visite officielle, en 1997 de Jacques Chirac.
Mais avant d’arriver aux ruines une nuée de gamins s’accrochent au Toyota pour se laisser trainer sur le sable de la piste. J’essaye tout, la pédagogie, la fermeté …. Mais rien n’y fait. Comme on n’est pas là pour blesser un gamin, on fait demi-tour. Les ruines, si belles soient telles ne méritent pas de prendre un tel risque. Sur la route du retour vers Nouakchott, on croise beaucoup de véhicules d’officiels, de motos de la police et renfort des contrôles. C’est que dans quelques jours il va y avoir le festival des villes anciennes, avec la présence du Président.
quel merveilleux souvenir que l’Adrar! j’en ai fait le tour en 2007 d’Atar à Chingetti, Ouadane fort sagane, etc en passant par l’ouest au fort d’el rhalaouiya…bon voyage à vous et sur les trace de Théodore Monod