Evelyne (Pura Vida) nous avait proposé une randonnée vers et/ou depuis la Vallée de Paùl. Il nous reste peu de temps sur Santo Antão, et bien que nous marchions beaucoup, nous ne sommes pas de grands randonneurs. En pleine réflexion pour savoir comment nous rendre dans cette belle vallée verdoyante, nous faisons la connaissance d’Amilcar Rodrigues. Chauffeur de taxi, il veut bien nous faire visiter cette partie de son île, en faisant une partie avec son véhicule.
Les payages
Direction Ribeira Grande, par une route pavée et sinueuse. A chaque virage un nouveau paysage. la montagne qui domine la mer offre de belles vues, même si le ciel n’est pas complètement dégagé.
Quelques maisons de pêcheurs au village de Sinagoga. Des colons juifs portugais s’y étaient installés. L’ancienne synagogue a ensuite servi de camp de lépreux. A Villa Pombas, jolie petite ville, nous bifurquons vers Figueiral do Paùl. Nous découvrons une vallée verdoyante et profonde, qui surprend par la richesse de ses plantations : bananes, cannes à sucre, papayes, mangues, café … La vallée do Paùl est le domaine agricole le plus vaste et le plus productif de l’île.
La canne à sucre
Cette vallée est très fertile grâce à l’eau qui descend du cratère de Cova. Amilcar nous arrête devant une petite rhumerie artisanale. En cette période c’est la récolte de la canne à sucre. Il y a en décoration un trapiche, un moulin traditionnel, mais maintenant le jus de la canne à sucre est extrait avec des outils plus modernes. Nous avons toutes les étapes de la fabrication du grogue, le rhum local : extraction, distillation dans un alambic, fermentation, récupération de la mélasse.
Les cannes broyées sont mises à sécher et serviront pour la construction du toit des maisons. Patrick se laisse tenter par deux jolies vendeuses, du moins par le rhum qu’elles nous font déguster.
Le café
Nous continuons notre route et après le village de Eito, nous faisons la rencontre d’Honorine. Elle est en train de battre et trier son café avant une torréfaction maison, qui va lui prendre une heure.
Elle nous emmène vers sa petite plantation de caféiers. Malgré la barrière de la langue, nous échangeons pendant un moment. Elle a 53 ans, son mari, Manuel nous rejoint. Ils ont quatre enfants, dont un garçon de 13 ans. Une belle rencontre !
Santo Antão compte environ 63 plantations de café dans les comtés de Ribeira Grande et Paul. Il est produit de manière traditionnelle (torréfié et moulu). Il y a un projet de coopérative (réception, décorticage et ensachage) pour relancer le café qui autrefois, jouait un rôle important dans l’économie de l’île.
Nous repartons vers Ribeira Grande, autrefois appelée Povoação Velha, et entrons dans les terres, en longeant la Ribeira de Torre. La vallée fertile qui part de Ribeira Grande vers Xoxo (qui se prononce shosho) est d’une splendeur luxuriante. C’est l’un des rares endroits de l’île où les rivières ne sont jamais à secs. Chaque parcelle de terre est cultivée. À l’aplomb du village de Xôxô, l’aiguille basaltique de Lombo de Pico.
Pour notre dernière journée sur l’île de Santo Antão nous avons passé une super journée en compagnie d’Amilcar. Nous ne sommes pas encore partis que nous pensons déjà à revenir sur l’archipel du Cap Vert.